Né en 1977 à Albertville (France), Gilles Dimanche débute à 7 ans son apprentissage musical avec la pratique de la clarinette et l’étude de la théorie musicale. Très tôt, il participe à diverses formations de musique de chambre et donne au fil des ans de nombreux concerts en France et à l’étranger. En plus de la pratique instrumentale, il étudie la composition, l’analyse musicale et l’histoire de la musique en conservatoire.
Parallèlement à ses études entre 1997 et 2003, il complète son exploration sonore entre Lille et Paris en utilisant divers instruments dans des ensembles de musiques actuelles (Rock Celtique, World, Jazz Dixie) et des orchestres symphoniques. Il compose alors pour des supports variés (courts métrages, livres audio).
Diplômé des conservatoires d’Annecy, puis de Gennevilliers avec des premiers Prix en clarinette, clarinette basse (auprès de Nicolas Baldeyrou) et musique de chambre, Gilles Dimanche élargit par la suite sa démarche en se tournant également vers l’improvisation et les interactions possibles avec la programmation informatique.
On retrouve ces différentes thématiques dans les projets actuels de Gilles Dimanche :
De la rencontre avec le trio Aquilon, s’est dégagé en 2011 un projet de création d’une suite de pièces pour flûte traversière, saxophone et orgue. Ce projet devrait aboutir avec la création des pièces à la fin du premier trimestre 2012. D’ici là, un travail conjoint avec les musiciens permet d’ajuster les timbres des pièces au fur et à mesure de leur écriture dans l’acoustique de la cathédrale de Dax.
Gilles Dimanche poursuit également un projet plus expérimental, mélange de musique acousmatique, de nujazz et d’electro. Ce projet repose sur une interaction toujours plus poussée entre l’instrument acoustique et le traitement informatique du son. Pour cette démarche, Gilles Dimanche réalise et perfectionne son prototype d’instrument hybride : une clarinette basse sur laquelle il embarque plusieurs types de capteurs (cf. la rubrique ABC4L-Project sur son blog). Plusieurs pièces sont le résultat de cette démarche, dont un cycle en construction : Miniatures pour clarinette basse et informatique.
De l’acoustique à l’electro, recherches
Gilles Dimanche a toujours nourri sa passion pour la musique en s’entourant d’une multitude d’instruments, qui vibrent tour à tour au gré des improvisations ou des pages musicales qu’il écrit : clarinette, clarinette basse, bandonéon, flûtes à bec, piano, guitares acoustiques et électriques, saxophone,…
Mais sur cette base sonore, son cheminement personnel l’a conduit à maturer son esthétique musicale initialement classique au choc des technologies et de la violence acoustique de la société actuelle. Comme il le prouve dans ses créations, sa musique n’échappe pas à la complexité de la vie, où les émotions se superposent et s’entrechoquent !
L’utilisation indifférenciée de bruits et d’instruments s’affirme dans sa volonté de donner une émotion indépendante du langage musical habituel de l’auditeur (musique classique, acousmatique, jazz, electro…). On peut par exemple retrouver dans l’utilisation récurrente de bruits industriels un héritage enrichi d’une dizaine d’année dans les transports et les ateliers de production d’une usine de la banlieue Parisienne.
De cette approche découle une volonté de privilégier une conduite esthétique et intuitive dans la structuration de ses sons et de ses morceaux, plutôt que de pousser la théorisation de la programmation informatique à un stade où le résultat sonore ne peut plus être directement imaginé. Pour G.Dimanche, l’électronique doit être au service de la musique sans imposer ses limites ou ses contraintes. C’est donc à un subtil équilibre entre écriture, programmation, interactions et improvisations qu’il souhaite aboutir sans renier les principes chers aux compositeurs classiques.